5 startups qui ont réussi leur lancement grâce au lean startup

5 startups qui ont réussi leur lancement grâce au lean startup

« Le succès d’une startup peut être conçu en suivant le process, ce qui signifie qu’il peut être appris, et ce qui signifie qu’il peut être enseigné ». Cette envolée lyrique d’Eric Ries ne présente pas un intérêt littéraire, loin s’en faut. Elle a toutefois le mérite d’avoir lancé une nouvelle approche de la création et du management d’une jeune pousse… rien que ça ! A l’heure où l’intensité concurrentielle atteint des hauteurs vertigineuses un peu partout, les entrepreneurs peuvent se sentir bridés par la peur de l’échec. C’est précisément cette pensée limitante que la méthode Lean revisite. Pour Ries, l’échec est bénéfique s’il s’inscrit dans un processus d’itération qui aboutira, à terme, à un changement radical. C’est le célèbre cycle Build, Measure, Learn. La Lean Method est tout simplement l’application de ce cycle aux startups nouvellement lancées ou aux entreprises qui souhaitent lancer un nouveau produit. La vocation de ce billet n’est pas de fournir une documentation détaillée de cette méthode ou d’en expliquer le fonctionnement en détail, mais plutôt de vous familiariser avec ses principales idées avec à la clé un petit top 5 des startups qui ont décollé grâce à cette approche. C’est parti…

Bref aperçu de la Lean Method

Apporter à la sphère entrepreneuriale un brin de scientificité. C’est le défi qu’a relevé le célèbre consultant et entrepreneur américain Eric Ries. Fort de ses années d’expérience dans la création et la reprise de structures, il a mis au point une approche méthodologique qui se propose de mieux encadrer les phases de lancement et de développement d’une startup. Depuis ses premiers balbutiements en 2008, au cœur de la crise des subprimes, le concept a fait son petit bonhomme de chemin auprès du tissu entrepreneurial underground avant d’exploser avec le best-seller The Lean Startup : How today’s Entrepeneurs use continuous innovation to create radically successful businesses. Avant le fond, c’est la forme qui a séduit les lecteurs : une rhétorique cartésienne, un pragmatisme tranchant et des arguments factuels… un OVNI dans la littérature de l’entrepreneuriat qui croule sous les concepts théoriques difficilement concrétisables sur le terrain.

Pour Ries, il est tout simplement suicidaire de se lancer tête baissée dans la conception et la fabrication d’un produit, même si une étude de marché a permis de mettre en exergue un besoin réel. Entre l’enquête et la commercialisation, le gap temporel peut être compté en mois, souvent en années ! Résultat : la jeune pousse, par définition fragile, met son destin entre les mains d’un consommateur de plus en plus exigent, et surtout de plus en plus impulsif. C’est en somme un genre roulette russe. Et c’est l’indifférence du client qui joue le rôle du coup de feu mortel. Un diagnostic imparable... mais quid de la solution ? Elle s’articule autour d’un triptyque que nous résumons très synthétiquement :

  • Réduire l’incertitude par l’itération : plutôt que de limiter le rôle du consommateur ciblé à la formulation du besoin puis à l’achat, il s’agira de le solliciter à la fin de chaque étape de fabrication pour ajuster si nécessaire (faire un pivot) ;
  • Intégrer le cycle Create, Measure, Learn : cette boucle tient une place centrale dans la méthode. Après avoir défini la problématique à laquelle le produit devra répondre, il s’agira de créer le produit minimum viable (MVP), une sorte de version bêta du produit final, afin de commencer les processus de mesure et d’apprentissage très tôt en faisant fi des considérations esthétiques ou pratiques dans un premier temps ;
  • Le terrain décide : multiplier les retours empiriques (feedbacks) et revenir aux étapes de la conception pour ajuster.

Ces startups qui ont décollé grâce à la Lean Method

#1 Dropbox : premier VRP de la Lean Method

Le projet Dropbox a commencé par un MVP rudimentaire : un screencast accompagné d’une piste audio narrative de 3 minutes qui expliquait la valeur ajoutée de Dropbox. Les nombreux feedbacks formulés par l’audience ont remis les développeurs au travail tout en dotant le projet d’une première base de consommateurs potentiels. Résultat : Dropbox peut se targuer aujourd’hui de faciliter la vie de 500 millions d’utilisateurs partout dans le monde.

#2 Zappos : numéro un de la vente de chaussures en ligne

Quand Nick Swinmurn a fondé Zappos en 1999, il se demandait encore si les gens étaient prêts à acheter des chaussures en ligne. Il aurait pu, comme d’autres, acquérir un magasin physique, développer un système d’inventaire, nouer des partenariats avec des fournisseurs et lancer la machine. Toutefois, l’entrepreneur lança plutôt son MVP : il a photographié les rayons d’un magasin de chaussures de quartier pour ensuite uploader la photo sur un site d’annonces. Les premières commandes seront honorées via la poste en achetant les paires au magasin. Aujourd’hui, la firme est le numéro un de la vente de chaussures en ligne et pèse un milliard de dollars.

#3 General Electric : le laboratoire de Ries

General Electric n’a pas fait les choses à moitié. Pour tirer profit de la Lean Method, le célébrissime conglomérat américain a enrôlé Eric Ries himself pour superviser FastWorks, un programme pensé pour rationaliser le développement des nouveaux produits du mastodonte. C’est un réfrigérateur à portes françaises qui matérialisera la nouvelle approche avec pas moins de 18 itérations déclenchées par les feedbacks des clients. Après la formation de plus de 40 000 salariés au programme FastWorks, la fabrication d’une turbine à gaz s’est achevée deux ans avant la deadline avec des économies de 40%.

#4 IMVU : l’itération systématique

Avec plus de 50 millions d’utilisateurs et un chiffre d’affaires annuel de 40 millions de dollars, IMVU est un univers virtuel où l’on peut discuter et jouer à des jeux en communauté. A mi-chemin entre les Sims et feu MSN, la plateforme  est un cas d’école de la Lean Method. Une grande partie des fonctionnalités ont été soumises à l’expérimentation, aux retours de la communauté puis aux itérations d’ajustement.

#5 IDEO : la puissance du prototype

IDEO travaille avec des organismes sans but lucratif, des entreprises sociales et des associations pour concevoir des solutions d’impact social partout dans le monde. Lorsque la jeune pousse travaillait sur un projet de guichet automatique bancaire pour les familles à faible revenu au Mexique, un prototype a été développé à la va-vite puis a été soumis aux habitants d’un quartier de la capitale. En observant les utilisateurs potentiels à l’œuvre, des fonctions ont été éliminées, d’autres ont été greffées en quelques jours pour aboutir au produit final. « Bien que le prototypage soit quelque chose que nous utilisons souvent, je suis toujours étonnée par la puissance de cet outil », explique Patrice Martin, co-directrice d’IDEO…

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