Quel type de valeur peut apporter un Réseau Social d’Entreprise ?

Quel type de valeur peut apporter un Réseau Social d’Entreprise ?

Depuis plusieurs années désormais, nous constatons la mise en oeuvre de projets de Réseaux Sociaux d'Entreprise dans de grands groupes français et dans de moins grands groupes. En 2013, j’ai eu l’occasion de participer à une table ronde sur les différentes mises en oeuvre de déploiement de ce type de projet. Trois ans plus tard, la question qui se pose est : quelle valeur ces projets apportent-ils aux entreprises qui déploient avec succès ces nouveaux outils de partage ?

Parce que oui, ne nous mentons pas, ce sont des outils qui révolutionnent notre manière de travailler. D’unitaire, notre travail devient collaboratif et transparent. A travers ces outils, chacun en fonction de ses droits bien entendu (mais la gestion des droits est simplifiée), peut voir ce qui se passe dans son « réseau ».

Deux tendances coexistent.

La première, la tendance business : un réseau social doit apporter de la valeur à l’entreprise. Et par valeur, nous entendons valeur financière. Rapprocher virtuellement les collaborateurs pour les faire collaborer quotidiennement à travers un outil simple où toutes les fonctionnalités sont regroupées. Plus besoin d’un serveur de partage, d’un mail, d’un site d’échange pour les formats volumineux, de la vidéo pour les web réunions ou encore d’un organigramme pour savoir qui est qui et qui fait quoi. Le Réseau Social d’Entreprise répond à toutes ces questions et son usage doit être aussi simple qu’un réseau social privé. Après tout, a-t-on jamais eu un manuel utilisateur Facebook ?

La seconde tendance, la tendance sociale : le réseau social d’entreprise est là pour rapprocher les collaborateurs, pour les aider à mieux se connaître et donc au final pour les aider à collaborer dans le futur. Ils se regroupent par centres d’intérêt culturels, sportifs, ou tout autre sujet de l’ordre des loisirs personnels. Les entreprises font le pari que si leurs collaborateurs se connaissent mieux, ils arriveront à mieux collaborer pour atteindre également l’objectif premier.

Les entreprises qui prennent le parti de développer ces deux tendances souhaitent transformer profondément leur culture d’entreprise pour que le collaborateur soit beaucoup plus dans le partage, dans l’échange. Une certaine transversalité s’installe petit à petit et la frontière vie privé/vie professionnelle devient un peu plus floue également.

Pour répondre à la question que nous avons posée en début d’article. La première conséquence est donc d’ordre financière. Une bonne communauté doit permettre à l’entreprise de faire un gain financier dans un premier temps. C’est le minimum en matière de ROI. Et ce gain doit être mesurable aussi simplement que cela :

Minutes de travail gagnées x taux horaire = gain financier

Le second gain est plus difficilement mesurable puisqu’il s’agit d’une approche plus RH. Il s’agit de la reconnaissance des collaborateurs les uns dans les autres, une forme d’effet « groupe » qui permet une meilleure fidélisation, mais également un meilleur engagement du collaborateur pour son entreprise. L’effet pervers, déjà souligné, peut être que le collaborateur se sente obligé de partager des éléments personnels puisque c’est le « jeu », alors qu’il ne le souhaite pas. En tout état de cause, pour les collaborateurs qui adhèrent, cela ne fait que renforcer la cohésion d’équipe et la culture d’entreprise. C’est donc un formidable outil de team building et le taux de rotation des collaborateurs doit être impacté à terme si cette approche est mise en oeuvre.

Un Réseau Social d'Entreprise est le mail de demain. Il y a dix ans les entreprises pouvaient se passer d’avoir un email, aujourd’hui même l’artisan de quartier a un email. La mutation que cela a entraîné a été très naturelle. Le RSE, la manière de travailler de façon collaborative est également une révolution qui se fera très naturellement. D’ailleurs dans dix ans nous ne parlerons plus d’outils RSE mais de fonctionnalités de partage qui seront pluguées ou pas dans un outil « tronc commun » que nous utiliserons.

Il faut se préparer, dix ans c’est demain. Changez vos habitudes, ne restez pas statique. Et vous, comment faites-vous pour accompagner le changement ?